Lorsque je me rends sur mes postes d'affûts, il n'est pas rare que je rencontre le Lièvre d'Europe.
Que ce soit de bonne heure le matin ou tard le soir, je l'aperçois presque à chaque sortie.
La plupart du temps, il est loin, et j'ai arrêté de lui courir après comme j'en avais l'habitude. Le poids des ans se faisant de plus en plus ressentir, je me contente de l'observation aux jumelles.
Mais parfois, c'est lui qui vient à moi.
Ce soir-là, à quelques mètres avant la sortie du bois, je terminais d'enfiler ma tenue camo.
Mon sac était posé au sol, l'appareil et le monopode dessus, quand un Lièvre est sortit du pré pour rejoindre le chemin sur lequel je me trouvais.
Doucement je prends l'appareil en main et me cale en plein milieu du chemin, debout face à lui. J'étais coincé, je ne pouvais pas bouger.
Il s'approchait tranquillement, faisant des haltes tous les 10 mètres pour prendre le soleil.
Où grignoter quelques jeunes pousses d'herbe.
Puis il continuait son chemin, s'approchant toujours plus près.
Mais... Jusqu'où allait-il aller.
Il s'est approché à moins de 10 mètres avant de détecter quelque chose.
Puis il a préféré faire demi-tour et quitter les lieux tout simplement, sans précipitation.
J'ai rejoint mon poste d'affût et n'ai plus rien vu de la soirée, mais cette rencontre demeure une magnifique rencontre.
La chance fait partie intégrante de la photo animalière, parfois, au détour d'un chemin, elle est là, à vous attendre...